pélé 2012

«J’entendis un bruit comme un coup de vent» : voilà comment Bernadette a décrit le début des apparitions, le début des événements qui sont à la base de ce qu’est Lourdes aujourd’hui. Comme le jour de la Pentecôte pour les apôtres, l’Esprit-Saint est donné à Bernadette pour qu’elle puisse contempler, intérioriser, participer et témoigner du mystère du salut pour toute l’humanité.

Dans cette démarche, Marie, la Mère de Dieu, deviendra pour cette fille une véritable pédagogue de vie spirituelle. Par sa présence, ses paroles et ses gestes, elle introduira Bernadette, petit à petit, dans la contemplation du mystère de son Fils, le Rédempteur du monde.

Le secret de cette «pédagogie mariale» se trouve tout d’abord dans l’accueil mutuel que ces deux femmes, Marie et Bernadette, se donneront l’une à l’autre. En accueillant Marie, Bernadette accueille le Christ : «Comment m’est-il donné que vienne à moi la Mère de mon Seigneur ?» (Lc.1,42) et en accueillant Bernadette, Marie accueille le Christ : «Tout ce que vous avez fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait» (Mt.25,40). Le sceau de cette alliance, de cette rencontre et de cette amitié, sera le signe de la Croix. «Le signe de croix est en quelque sorte la synthèse de notre foi.» (Benoit XVI, le 14 septembre 2008).


 

1. MYSTERES JOYEUX

L’Annonciation. La Visitation. La Naissance de Jésus. La Présentation de Jésus au Temple. Le Recouvrement de Jésus au Temple.

Contempler l’Emmanuel, «le Dieu avec nous».

mystère joyeux

L’annonce d’un enfant qui va naître dans un couple et dans la famille ne laisse personne indifférent. C’est tout le mystère de la vie qui est transmis, c’est la vie qui est confiée à l’humanité. Les sentiments soulevés par la naissance de cet enfant se partageront entre la joie de cette nouvelle naissance et l’incertitude du devenir de cet enfant.

La contemplation des cinq mystères joyeux est marquée par un événement capital, celui de l’Incarnation : Dieu se fait homme en Jésus-Christ. En effet, ces mystères se déploient autour de la personne de l’Emmanuel, « Dieu avec nous » et de Marie qui est invitée dès le début de l’Évangile à être non seulement la mère de son Fils selon la chair mais à l’engendrer par la Foi au plus profond de son cœur.

Cet événement est caractérisé par la joie. Les premières paroles adressées à Marie par l’ange Gabriel sont déjà une invitation à la joie : «Réjouis-toi, Marie.» Dans sa personne c’est toute l’humanité qui est touchée par cette invitation à la joie. De la même manière que dans son Fiat, c’est toute l’humanité qui est contenue dans cette disposition à faire la volonté de Dieu.

Les récits évangéliques de la Visitation et de la Naissance de Jésus baignent, eux aussi, dans une atmosphère de joie. Jean-Baptiste «tressaille d’allégresse» dans le sein d’Elisabeth, sa mère (Lc.1,44). À Bethléem, les anges annonceront aux bergers « une grande joie » (Lc.2,10).

Cette joie, fruit de la présence de Dieu fait homme parmi nous, trouve sa source dans un événement tout à fait inédit : cet enfant est venu au monde pour accomplir la volonté du Père et donner sa vie sur la croix en rançon pour l’humanité. En effet, les mystères de la Présentation et du Recouvrement de Jésus au Temple anticipent déjà le mystère de la Croix. L’enfant «sera un signe en butte à la contradiction» (Lc.2,34), il doit être «aux affaires de son Père» (Lc.2,49), «et une épée transpercera l’âme de Marie» (Lc. 2,35). C’est ainsi que Marie qui « gardait tout dans son cœur » commence un long pèlerinage à la suite de son Fils.

Comme les apôtres et comme tout homme qui vient dans ce monde, Bernadette a été appelée à la contemplation et à la plus haute des contemplations : contempler Dieu. L’évangéliste saint Marc nous dit : «Puis il (Jésus) gravit la montagne et il appelle à lui ceux qu’il voulait. Ils vinrent à lui, pour être avec lui…» (Mc.3,13). Avant de confier une quelconque mission à ses disciples, le Seigneur les appelle à «être avec lui».

De la même manière, dans un premier temps, Marie invite Bernadette à être avec elle. Cela explique le silence et la prière durant les sept premières apparitions. Ce silence est indispensable pour que le dialogue puisse exister et pour que les paroles prononcées puissent être intériorisées et réalisées.

Durant la troisième apparition, Marie prononcera trois phrases : «Ce n’est pas nécessaire», «Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant quinze jours ?» et «Je ne vous promets pas le bonheur de ce monde mais de l’autre». Ces trois phrases sont en elles-mêmes imprégnées de la joie de la Bonne Nouvelle que la Mère de Dieu veut partager avec Bernadette, mais aussi des exigences de la radicalité de l’Évangile. Bien que la première de ces phrases soit une réponse à une demande de mettre son nom par écrit, elle met en même temps en évidence la pédagogie de Marie. Pour le moment, le plus important est «la joie de la rencontre». «Ce n’est pas de pain seul que vivra l’homme, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.» (Mt.4,4)

En revanche, « venir ici pendant quinze jours » est nécessaire pour que la relation et l’amitié entre les deux femmes puissent se consolider. De cette manière, la catéchèse de Marie, qui a déjà commencé dans le silence et la prière, va pouvoir se développer. Cependant, cela ne signifie pas que les difficultés disparaîtront, puisque à plusieurs reprises, pendant la quinzaine des apparitions, Bernadette devra se rappeler à elle-même et rappeler aux autres son engagement, sa promesse de fidélité : « J’ai promis d’y aller ».

De plus, cette invitation comporte un autre élément important : celui de la liberté. En l’invitant, Marie risque le tout pour le tout dans l’attente de la réponse de Bernadette. Tout autant Marie est dans la joie pour avoir «trouvé grâce auprès de Dieu», tout autant Bernadette manifeste de la joie pour avoir rencontré Marie. De la même manière que Marie éprouve la joie d’avoir répondu «oui» à l’invitation de l’ange, de même Bernadette est dans la joie pour avoir répondu «oui» à l’invitation de la Dame.

La réponse positive à cette invitation a une conséquence : «Le bonheur d’un autre monde». Cet autre monde est à l’intérieur même de ce monde. Et ce bonheur se situe au coeur même de la relation qui est Le but de cette relation consiste à vivre selon les fruits de l’Esprit: charité, paix, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, maîtrise de soi et douceur (Gal.5, 22-23).

Un pèlerinage est un temps propice pour la joie de la rencontre et c’est un moment exigeant. La rencontre suppose : prendre l’initiative, aller à la recherche de l’autre, mettre constamment la charité au centre de ladite rencontre. Le fruit de cette expérience de communion est la présence du Seigneur au coeur du pèlerinage.

 

Questions que nous pouvons nous poser :
• Qui m’a enseigné à prier le chapelet ? Dans quelles circonstances ? Je le prie : seul, en famille, avec d’autres personnes, tous les jours, de temps en temps, pour les fêtes de la Vierge ?
• Le fait d’être chrétien est-il une source de joie dans ma vie ? Les exigences de l’Évangile ouvrent-elles ma vie à une autre réalité ? La prière est-elle un élément important dans ma recherche de Dieu ? Est-ce-que je me réunis avec d’autres personnes pour prier et méditer la Parole de Dieu ? Pour partager ma foi ?
• Est-ce que je renouvelle au plus profond de mon coeur mon engagement de vivre comme chrétien ? À Noël ? À Pâques ? À chaque messe ? Tous les jours ? Avant de prendre une décision importante ?

Gestes à accomplir au cours du pèlerinage :
Au début de la première célébration du pèlerinage, inviter les pèlerins à se saluer entre eux tout simplement parce qu’ils éprouvent la joie de pouvoir faire ensemble la démarche d’un pèlerinage. Prier par petits groupes les mystères joyeux du chapelet.

Après le pèlerinage :
Une parole de l’Évangile peut nous aider à entrer dans la joie de la radicalité de la vie chrétienne : «Rien n’est impossible à Dieu» (Lc.1,37).

2. MYSTERES DOULOUREUX

L’Agonie de Jésus. La Flagellation. Le Couronnement d’Epines. Le Portement de la Croix. Le Crucifiement. La Mort de Jésus sur la Croix.

Contempler le Serviteur de Dieu. «Ecce Homo».

mystère douloureux

Les mystères douloureux dans la récitation du chapelet sont une invitation à contempler le point culminant de la révélation de l’amour de Dieu ainsi que le salut qui est offert à toute l’humanité.

La prière de Jésus à Gethsémani : «Que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne !» (Lc. 22,42) exprime le «oui» qui efface le «non» de nos premiers parents. Et c’est cette adhésion à la volonté du Père, - recherche douloureuse - qui apparaît aussi dans les autres mystères.

Dans la contemplation de l’Ecce Homo se révèle non seulement l’amour miséricordieux de Dieu mais aussi la fragilité de l’homme. Et c’est Marie au pied de la Croix qui nous aide à pénétrer dans la profondeur du grand mystère de la rédemption de l’homme par l’obéissance amoureuse de son Fils.

À la Grotte de Lourdes, Marie introduit Bernadette dans l’Évangile. La catéchèse de Marie rejoint Bernadette dans ce qu’elle est : sa condition humaine marquée par le péché. En même temps, elle est rejointe dans sa réalité, sa pauvreté, son ignorance, sa maladie, son indigence.
Durant les apparitions pénitentielles (8ème-11ème), sur la demande de la Dame, Bernadette réalisera trois gestes : marcher à genoux et embrasser le sol de la Grotte, manger quelques herbes et se barbouiller le visage de boue. 

Ces gestes bibliques, éminemment pénitentiels, nous renvoient aux grands moments de la Passion du Fils de Dieu. Les herbes amères du Livre de l’Exode nous parlent de l’agneau immolé avec lequel les Hébreux s’attireront les bonnes grâces de Dieu : «Le dix de ce mois, que l’on prenne un agneau par famille, un agneau par maison. Dans toute l’assemblée de la communauté d’Israël on l’immolera au coucher du soleil. On prendra du sang, que l’on mettra sur les deux montants et sur le linteau des maisons où on le mangera. On mangera sa chair cette nuit-là, on la mangera rôtie au feu, avec des pains sans levain et des herbes amères.» (Ex. 12,1)

La boue qui défigure le visage de Bernadette est l’image du «serviteur souffrant de Dieu» dont nous parle le prophète Isaïe (Is.52,14). Le fait de marcher à genoux et d’embrasser le sol de la Grotte nous ramène à l’abaissement du Christ : «Lui qui était de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’anéantit lui-même, prenant la condition d’esclave et devenant semblable aux hommes. S’étant comporté comme un homme, il s’humilia plus encore, obéissant jusqu’à la mort et à la mort sur une croix !» (Ph.2,6-8).

Ces gestes réalisés par Bernadette de manière répétée ont pour objectif de nous faire découvrir une autre réalité. Marcher à genoux et embrasser le sol est un geste d’abaissement qui est aussi un geste de tendresse envers le sol de la Grotte. Les deux autres, manger de l’herbe et prendre la boue, expriment le désir de désencombrer ce sol. Il faut passer par cette purification pour que puisse apparaître ce qui est caché
et qui est le véritable trésor : la source. Il faut aimer l’homme, enfant de Dieu, qui est pécheur, et le libérer du péché, afin qu’il puisse découvrir dans son coeur la source d’amour et de charité, car l’homme a été créé à l’image et ressemblance de Dieu : «Allez à la source, boire et vous y laver», dira Marie à Bernadette le 25 février lors de la neuvième apparition.

Dans la contemplation du Fils de l’Homme défiguré, couronné d’épines, ensanglanté, nous contemplons le tragique de l’histoire des hommes. Mais simultanément, dans le Fils de l’Homme, se manifeste l’amour de Dieu envers l’humanité : «L’un des soldats, de sa lance, lui perça le côté et il sortit aussitôt du sang et de l’eau.» (Jn. 19,34)

«Priez Dieu pour la conversion des pécheurs», dira la Dame à Bernadette le 24 février 1858. Ces paroles qui marquèrent profondément la vie de cette jeune fille lui permettront d’avancer d’une manière décidée vers l’amour de Dieu et de ses frères. Bernadette a la conscience lucide d’être une pécheresse et en plus d’être solidaire de tous les pécheurs du monde. Ses dernières paroles adressées à la très Sainte Vierge seront : «Priez pour moi, pauvre pécheresse.»

Mais tout comme il existe une communion entre les hommes au niveau du péché, il existe aussi une communion entre les hommes au niveau de la charité. C’est la prière qui nous permet de purifier nos sentiments pour donner à autrui le meilleur de nous-mêmes. «Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé.» (Rm.5,20)

Nous avons besoin de cette purification de nos sentiments et de nos paroles afin que nous puissions communiquer avec nos frères, non pas au niveau superficiel, mais au niveau de la source de charité qui sommeille en nous. À l’exemple de la Samaritaine, notre conversion est possible selon les paroles du Christ: «L’eau que je lui donnerai deviendra en lui source d’eau jaillissant en vie éternelle» (Jn 4,14).

 

Questions que nous pouvons nous poser :
• Dans quelles circonstances ai-je découvert la fragilité de la vie ? Une blessure ? Une frustration ? La maladie ? Un échec ? Un vice ? Un esclavage ?
• Ai-je en mémoire quelque libération profonde opérée dans mon coeur ? Quelqu’un m’a-t-il aidé ? Quelqu’un m’a-t-il accompagné ? Ai-je demandé à ce que l’on prie pour moi ?
• Ai-je remercié Dieu et les autres pour l’aide reçue ?
• Est-ce que j’accompagne des personnes qui ont des difficultés dans la vie (physiques ou morales) ? Suis-je pour elles un signe de compassion et d’espoir ? Est-ce que je m’intéresse aux personnes qui souffrent ?
• Ai-je fait quelque chose pour elles ? Est-ce que je me réunis avec d’autres personnes dans le but d’aider ceux qui souffrent ?

Gestes à accomplir au cours du pèlerinage :
Participer au Chemin de Croix. Prier par petits groupes les mystères douloureux.

Après le pèlerinage :
Cette parole de l’apôtre Paul pourrait guider notre réflexion : «Je complète en ma chair ce qui manque à la Passion du Christ.» (Col.1,24)
Cette parole de Bernadette peut nous aider dans notre démarche de conversion : «Ce qui me concerne ne me concerne plus.»

3. MYSTERES GLORIEUX

La Résurrection. L’Ascension. La Pentecôte. L’Assomption de Marie. Le Couronnement de Marie.

Contempler le Ressuscité.

mystère glorieux

En contemplant le Christ Ressuscité, le chrétien redécouvre le fondement de la Foi. En même temps, la Résurrection met en relief la joie des premiers témoins, Marie-Madeleine et les disciples d’Emmaüs, ainsi que les apôtres, qui, après l’Ascension de Jésus, retournèrent à Jérusalem, «pleins de joie» (Lc.24,52), «une joie que nul ne pourra leur ravir» (Jn. 16,22). La Vierge Marie apparaît intimement associée à cette joie. «Les apôtres étaient assidus à la prière, avec Marie, Mère de Jésus» (Act.1,14). C’est ainsi que les mystères de l’Assomption et du Couronnement sont comme la conséquence de la salutation de l’Ange : «Réjouis-toi, Marie.»

«Dans le troisième mystère glorieux, le Rosaire place au centre de ce parcours glorieux du Fils et de sa Mère la Pentecôte, qui montre le visage de l’Église comme une famille unie à Marie, ravivée par l’effusion puissante de l’Esprit et prête pour la mission évangélisatrice.» (Jean-Paul II)
De cette manière, les mystères glorieux ouvrent le coeur des croyants à l’attente d’un ciel nouveau et d’une terre nouvelle. Ainsi, constitué comme peuple de Dieu, marche à travers l’histoire, le pèlerinage de l’humanité.

Le 18 février 1858, jour de la troisième apparition, Bernadette est appelée à «venir ici (la Grotte) pendant quinze jours». Le mardi 2 mars 1858, pendant la treizième apparition, Bernadette est envoyée : «Allez dire aux prêtres que l’on construise une chapelle et que l’on y vienne en procession.» 

Entre l’appel et l’envoi, Marie et Bernadette se sont rencontrées dix fois. Durant ces rencontres aucune mission n’a été confiée à la jeune fille. Dix rencontres marquées par la joie d’être avec Marie. Dix rencontres où Marie a invité Bernadette à accueillir son Fils dans le mystère de la croix.

Mais c’est ici que d’une manière imprévisible, cette relation entre ces deux femmes, s’ouvre à toute l’Église, à toute l’humanité : «Allez dire aux prêtres». Comme Marie-Madeleine et les disciples d’Emmaüs furent envoyés annoncer aux apôtres la Bonne Nouvelle de la Résurrection, Bernadette est envoyée par la Dame pour annoncer «aux prêtres», c’est-à-dire à l’Église, qu’il faut construire une chapelle et venir en procession.

Seule l’Église, assistée par l’Esprit-Saint, a la capacité de faire qu’une grâce singulière reçue par une personne puisse être à la portée de tous. Parce qu’elle a reçu le pouvoir de rendre possible le fait que tout le monde ait accès à la source de salut. C’est ainsi que la grâce reçue par Bernadette est répandue pour tous, partout et pour toujours.

Construire la chapelle et venir en procession signifie construire le Peuple de Dieu, Corps du Christ et Temple de l’Esprit. Mais ces paroles sont aussi une invitation à laisser l’Église faire en sorte qu’elle puisse réaliser son oeuvre. Par la proclamation de la Parole de Dieu et la célébration des sacrements, l’Église continue de construire la chapelle. En convoquant à la procession, l’Église continue d’inviter l’humanité à avoir accès au mystère du Christ jusqu’au bout : le ciel et le couronnement dans la vie éternelle.

 

Questions que nous pouvons nous poser :
• Qui m’a enseigné le catéchisme ? Cela me plairait-il d’enseigner le catéchisme ?
• Par quels gestes concrets je participe à la vie de l’Église ? Les sacrements ? Une institution, association ou mouvement d’Église ? Est ce que je me fais connaître en tant que chrétien ? Ai-je reçu une formation chrétienne ? Est-ce que j’essaie de grandir et de m’éduquer dans la foi ?
• Est-ce que je connais un prêtre ? Est-ce que je connais les chrétiens de ma paroisse ?
• Suis-je le premier témoin de la Foi pour mes enfants ? Me suis-je posé la question de leur éducation chrétienne ?
• Mes principes, mes paroles, mes décisions, mes gestes, annoncent-ils une réalité pleine d’espoir ? Est-ce-que j’essaie de chercher pour moi et les autres ce qui convient le mieux pour grandir dans la charité et l’unité ?

Gestes à accomplir au cours du pèlerinage :
Participer à la messe internationale (mercredi et dimanche) et aux processions (eucharistique et aux flambeaux) comme un signe de l’unité et de la diversité de l’Église envoyée pour annoncer l’Évangile à toutes les nations. Prier par petits groupes les mystères glorieux.

Après le pèlerinage :
Une parole de Jésus : «Mes paroles sont Esprit et Vie.»
Ces paroles de Bernadette : «Je suis chargée de vous le dire et non pas de vous le faire croire.»

4. MYSTERES LUMINEUX

Le Baptême de Jésus. Les Noces de Cana. L’Annonce du Royaume. La Transfiguration. L’Institution de l’Eucharistie.

Contempler le Christ transfiguré.

mystère lumineux

Le Christ est la «lumière du monde» (Jn.8,12). En réalité, c’est tout le mystère du Christ qui est lumière. Il rend visible cette lumière dans sa vie publique lorsqu’il annonce l’Évangile du Royaume. C’est ainsi que, dans les mystères lumineux du Rosaire, nous avons accès à la révélation du Royaume désormais présent dans la personne de Jésus.

«Dans ces mystères, à l’exception de Cana, Marie n’est présente qu’en arrière fond» (Jean-Paul II). Cependant, les paroles de Marie : «Faites tout ce qu’Il vous dira » (Jn.2,5) sont le fond marial des mystères lumineux : «Celui-ci est mon Fils aimé» (Mt 3,17) pour son Baptême ; «Ecoutez-le»(Mc.9,7) pour sa Transfiguration ; «Faites ceci en mémoire de moi» (Lc 22,19) pour l’Institution de l’Eucharistie.

Le 11 février 1858, Bernadette déjà marquée par l’asthme, la malnutrition et la faim se rend devant une grotte humide et obscure à la recherche de bois sec et d’os. Et c’est à ce moment précis, après avoir écouté comme «un coup de vent», qu’elle tourne son regard vers la Grotte et voit une dame vêtue de blanc et enveloppée de lumière. Pendant les dix-huit apparitions, Bernadette voit la lumière et celle-ci se reflète sur son visage qui devient ainsi le signe de la lumière. 

Marie réfléchit la lumière de Celui qui est la lumière, le Christ. Et si Bernadette réfléchit cette lumière sur son visage, c’est parce que son cœur est illuminé par cette lumière. En même temps, cette lumière lui montre les ténèbres de son coeur. C’est pour cela que la jeune fille, le samedi suivant, va chercher l’abbé Pomian pour lui confier l’extraordinaire expérience qu’elle vient de vivre. Rencontre avec le prêtre hautement significative puisqu’elle nous suggère que cette même lumière qu’elle voit dans la Grotte se trouve dans la vie sacramentelle, dans la vie en Église. « Le Christ est la lumière des peuples. Le saint Concile souhaite donc, en annonçant à toutes les créatures la bonne nouvelle de l’Évangile, répandre sur tous les hommes la clarté du Christ qui resplendit sur le visage de l’Église » (Con.Vat. II Lumen Gentium, nº1).

 

Dès la troisième apparition, Bernadette portera un cierge allumé. Cette bougie lui servira pour éclairer le chemin qui la conduit à Massabielle. Mais peu à peu, ce cierge prendra une tout autre signification. D’abord, le cierge rappelle à Bernadette le souvenir de son baptême, elle est fille de Dieu, elle porte dans sa vie la lumière de Pâques : le Christ mort et ressuscité pour nous. «Tout ce qui apparaît, en effet, est lumière. C’est pourquoi l’on dit : Éveille-toi, toi qui dors, lève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera» (Eph.5,14).

Le 7 avril 1858, mercredi de Pâques, lors de la dix-septième apparition, la flamme du cierge que Bernadette porte dans sa main, lèche pendant quelques minutes ses doigts sans les brûler. Le Christ, Lumière du monde, n’est pas venu condamner notre humanité, mais la sauver. «La Foi, en effet, éclaire toutes choses d’une lumière nouvelle et nous fait connaître la volonté divine sur la vocation intégrale de l’homme, orientant ainsi l’esprit vers des solutions pleinement humaines» (Const. Gaudium et Spes Vat. II nº11).

Le 3 juin, jour de la Fête-Dieu, dans l’hospice des Sœurs de Nevers, Bernadette reçoit pour la première fois, le Corps du Christ. Ce jour-là, elle porte un cierge allumé. «L’Eglise vit du Christ eucharistique, par lui elle est nourrie, par lui elle est illuminée. L’Eucharistie est un mystère de foi, et en même temps un mystère lumineux». ( Jean-Paul II : Ecclesia de Eucharistia, nº 6).

Le 16 juillet, jour de la dernière apparition, Bernadette ne portera pas de cierge. Cependant, ce jour-là, bien qu’elle fût très loin de la Grotte, elle dira, après avoir contemplé la Dame : «Je la vis plus belle que jamais.» Si Bernadette peut admirer ainsi la beauté de Marie, c’est parce qu’elle lui ressemble chaque fois un peu plus. Elle porte dans son cœur la lumière de l’Immaculée. «Vous êtes la lumière du monde» (Mt. 5,14). «Nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu’il est» (1Jn.3,2).

Questions que nous pouvons nous poser :
• Est-ce que j’accepte les obscurités qui sont dans mon intelligence ? Dans mes sentiments ? Dans ma vie affective ?
• Est-ce-que je désire que la lumière se fasse sur ces réalités ?
• Est-ce-que je sais demander des conseils aux personnes qualifiées pour le faire ?
• Est-ce-que je considère la Parole de Dieu comme une lumière dans ma vie ?
• En tant que père, mère, époux, épouse, prêtre, religieux, religieuse, ami, est-ce que je transmets des paroles qui éclairent ceux qui m’entourent ?
• Chaque sacrement est une grâce et une lumière pour divers aspects de la vie. Ai-je recours à eux aussi souvent que je devrais le faire ?
• Est-ce-que je remercie les personnes qui m’ont aidé à orienter ma vie dans la bonne direction ? Mes parents ? Les maîtres ? Les amis ? Les catéchistes ? Les prêtres ? La famille ?

Gestes à accomplir au cours du pèlerinage :
Allumer le cierge du voisin au début de la procession aux flambeaux.
Prier par petits groupes les mystères lumineux.

Après le pèlerinage :
«Vous remercierez le Père qui vous a mis en mesure de partager le sort des saints dans la lumière» (Col.1,12).

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